mardi 24 mai 2011

23. Lépidoptérologie d'un jour

Le temps d'un weekend, nous avons fait un aller-retour à Mar del Plata, initiant l'hibernation de la grand-mère de mon porteño. Pour vérifier la pression des pneus, nous nous sommes arrêtés dans une station essence. Un homme observait l'asphalte avec dégoût.


 Nous nous approchons et apercevons un gros papillon.


L'homme, pompiste, m'explique que c'est un papillon qui a comme des yeux dans les ailes. 
Avec sa délicatesse professionnelle, il m'en fait très vite la preuve:


Belle créature, salie par de gros doigts brunis, témoin de ta torture, je n'ai rien pu faire à ce que tu as subi!
Le pompiste a fini par lâcher le papillon en proférant qu'il en avait horreur!

Nous avons continué notre route.

Une demi-heure plus tard, un policier qui semblait s'ennuyer au bord du chemin, nous a fait signe de nous garer. Remise du permis, de l'assurance et d'un sourire circonstanciel. Il revient avec à la main une amende de 750 pesos soit 130 euros: nous roulions de jour, phares éteints, ce qui est interdit sur l'autoroute en Argentine! L'amende précise aimablement que, payée dans les 15 jours, elle sera assortie d'une réduction de 50 %, merci m'sieur l'agent :)

Nous repartons, amers.
Plantée dans un champ, une publicité éducative du gouvernement précise:
"En payant des impôts, le pays fonctionne!"
















Les vaches paissent paisiblement,
La pampa n'en finit pas, il nous reste quelques heures avant d'arriver à l'océan.

dimanche 15 mai 2011

22. Mai, ça y est, c'est l'automne!

Il a tardé à venir mais ça y est il se fait sentir. L'eau tonne sur notre toit. Et quand le soleil revient, restent les flaques et les feuilles envolées.


Il fait frais dehors. Au coin des rues Cordoba et Florida, un marchand de rue souffle des bulles de savon qui vite sont dispersées par le flux des autos. On dirait qu'il neige. Par terre, les vendeurs ambulants exposent désormais des gants, des bonnets et des pulls.



L'automne me donne l'occasion de présenter ces arbres téméraires que l'on côtoie au quotidien à Buenos Aires :

dimanche 1 mai 2011

21. Colonia del Sacramento

Allons passer une journée en Uruguay!



Colonia del Sacramento, tout le monde ne m'en avait dit que du bien, une petite ville coloniale aux rues pavées, longée par la plage, et où il fait bon se promener. C'est sans doute ce qu'ont la chance de vivre les touristes en temps normal. Soit nous sommes des gens hors du commun, soit ce jour était particulier car nous en avons un autre récit ;)

De bon matin, nous rejoignons la salle d'embarquement après avoir fait les démarches aux frontières. A l'affichage, quelques bateaux apparaissent annulés. Le nôtre est annoncé comme prévu à 8h30. Nous embarquons pour une traversée d'une heure, certains touristes ont pris la formule incluant le petit déjeuner, et s'empressent d'aller le réclamer à la cafétéria. 


Un peu plus d'un quart d'heure après le départ, nous commençons à sentir que le bateau est fortement balancé de droite à gauche, en avant, en arrière, le calme s'installe. On nous demande de rester assis. Il reste plus d'une demie heure de traversée et nous nous rendons compte que le temps va être long. Les hôtesses du bateau avec une démarche d'ivrogne commencent à distribuer des sacs en plastique. 

Et voilà qu'à environ 8 sièges sur ma gauche, éructe la première victime. Le vieil homme, bonnet sur la tête, largue ses crachats dans un bruit répétitif et lent qui nous rappelle avec insistance combien les minutes sont longues. Le malheureux, assis à une extrémité du bateau, n'avait pas pensé stratégiquement. Quelques voyageurs entament une chanson pour couvrir la prestation répugnante. Chacun en silence essaie de penser à autre chose. Le capitaine finit par nous annoncer l'entrée dans le port, l'accostage paraît lui aussi interminable. Nous sortons du bateau pensant déjà avec douleur au retour qui nous attend. 



Dehors, le vent souffle avec force, il pleut et il fait froid. Nous marchons vers le centre historique de Colonia. En effet, les rues pavées, les arbres en bordure de route laissent imaginer qu'un jour ensoleillé doit y être très appréciable. 

Les quelques musées de la ville sont fermés. Après avoir visité l'Eglise et marché dans les rues principales, nous trouvons refuge dans un petit restaurant. Des nouilles, du poisson, un sandwich, chacun mange à sa faim tout en se restreignant modérément en pensant au retour! 


Vers 4h, nous marchons en avance vers l'embarcadère. Pour causes météorologiques, notre bateau est annulé. On nous transfert sur un gros catamaran prévu à 19h01 (quelle précision!). Nous attendons dans l'embarcadère. Heureusement l'endroit est agréable, il y a une caféteria, des bancs, et des toilettes propres. Pour y avoir passé 3h, nous avons eu le temps de l'inspecter! 
Nous passons au contrôle des passeports et faisons la queue pour l'embarquement. Seulement, le haut parleur nous annonce qu'en raison de la hauteur historique qu'atteignent les vagues du Rio de la Plata, un retard de 20 minutes est prévu. Nous nous demandons s'il est bien raisonnable de partir dans ces conditions quand vers 19h45, les portes s'ouvrent et nous sommes dirigés "pour notre sécurité" vers la cale d'embarquement normalement destinée aux véhicules. Le bateau est d'une autre envergure que celui du matin. 


Nous prenons place bien au centre et attendons. Peu après le départ, un médecin est demandé d'urgence, ça commence... Une femme crie des propos incohérents et s'accroche à son mari, le mord. Avec l'aide d'une hôtesse, elle est isolée des voyageurs. Au bout d'une heure de traversée, nous sommes agréablement surpris que le bateau ne soit pas secoué. Nous descendons au duty free où les remous, là, se sentent. Une femme rend son déjeuner sur le parquet, nous remontons bien vite nous asseoir à nos places. Il est plus de 21h30 quand nous nous apercevons que ce bateau est l'un de ceux qui mettent 3heures au lieu d'une pour rejoindre Buenos Aires!!! Patience, le voyage est tout de même meilleur qu'à l'aller. Nous arrivons en Argentine à 23h30, le ventre vide, et ébranlés par notre périple trépident!