Plaza Vicente Lopez |
Dans le quartier chic de Recoleta, il y a un petit jardin très sympa où toutes les générations se promènent.
Des jeunes lézardent au soleil, une fille lit un livre. Un couple bavarde à l'ombre. Plus loin, deux petits enfants courent vers les toboggans. Une autre aide ménagère les surveille assise sur un banc.
En Argentine, dès que les familles sont un peu aisées, elles ont une aide ménagère qui vit avec eux, fait la nourriture, s'occupe des enfants, des personnes âgées et du ménage. Les aides ménagères portent très souvent l'habit: on trouve même des boutiques uniquement consacrée à leur uniforme: à carreaux, ou bien rayées rouge et blanc, avec ou sans jupons etc. On ne peut pas se tromper. J'ai remarqué qu'à Buenos Aires, l'uniforme est fréquent. De la maternelle jusqu'à la fin du lycée, les enfants en sont vêtus, qu'il s'agisse d'une simple blouse ou de l'uniforme complet jupette, short ou pantalon gris, chemise blanche et pull à l’effigie de l'école. Quand ils grandissent et travaillent, ils changent d'uniformes: celui de l'homme d'affaire, ou de l'aide ménagère, celui du promeneur de chien, figure incontournable de Buenos Aires, tenant des laisses par millier; ceux des personnels hospitaliers - qui conservent leur tenue dans le métro, le collectivo ou la rue!-
Dernier uniforme, celui du cartonero: ici en fin de journée, plusieurs personnes ramassent les cartons que les magasins laissent au pied de leur vitrine et les rassemblent sur leurs chariots bricolés. Nombreux sont ceux qui en plus de cela, ouvrent les poubelles pour y rechercher tout objet dont les riches se séparent mais qui pourraient encore avoir une valeur.Certains des cartoneros sont avec leur enfant car ils n'ont pas d'autres endroits pour les laisser. Une initiative appelée "Mouvement des travailleurs exclus" a essayé d'améliorer leurs conditions de travail en leur proposant par exemple une garderie, une 'sorte' de couverture santé et une organisation de leur travail. Les carteneros qui acceptent de faire partie de ce programme portent un uniforme réfléchissant la lumière et sur lequel est inscrit MTE. Leur insertion dans la société est compliquée d'autant que la plupart de ces gens habitent les bidonvilles de Buenos Aires ou bien seulement ses rues. Ce phénomène a plus de dix ans, et malgré l'utilité de leur travail, l'évolution soit disant apportée ne me semble vraiment pas flagrante. Le chemin à parcourir est encore long et difficile.
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